Théorie et critique du projet BA5 (Weinand)

La construction en bois, en utilisant une ressource à la fois renouvelable et recyclable, démontre un meilleur bilan énergétique que d'autres matériaux, tels que le béton ou le métal. Cependant, plusieurs facteurs de ce calcul permettent de questionner les vertus environnementales de la construction bois industrialisé.
La première problématique est celle de l'origine géographique de la ressource primaire dans l'approvisionnement du domaine de la construction. Au-delà du site sur lequel est prélevé l'arbre, c'est toute la chaine de transformation qui est interrogée afin de réduire l'impact environnemental de la construction bois. En effet, chaque transformation induit un déplacement et le plus souvent l'ajout d'autres matériaux dont le bilan carbone est plus contestable, comme les colles et solvants utilisés pour la fabrication du lamellé-collé ou le traitement externe du bois.
La seconde problématique est celle du rendement. Plus le produit fini nécessite une partie particulière de l'arbre, plus la proportion de bois non-valorisé augmente. Aujourd'hui en Suisse, ce bois est majoritairement utilisé dans le secteur de l'énergie mais ne trouve pas encore sa place dans celui de la construction. Le secteur de l'industrie impose de plus des critères morphologiques bien particuliers, niant ainsi une bonne partie de la population forestière dont les géométries n'entrent pas dans les standards d'usinage.

Agir sur ces différents facteurs nécessite d'interroger la provenance géographique de la ressource, la qualité de l'exploitation forestières mais aussi le caractère de l'arbre lui-même en tant qu'entité. Dans la continuité des recherches menées par le laboratoire, le studio Weinand propose une série d'ateliers sur le thème du bois comme ressource, en faisant le lien entre territoire et matière, à travers l'exploration de l'architecture en bois brut.
L'utilisation d'un matériau dans son état originel nécessite ainsi de remettre en question le processus de conception dans son ensemble. La logique de standard étant mise à mal, le design ne peut plus occuper la place centrale en agissant seule sur la réalisation de manière linéaire. C'est ainsi toute la chaine de production et de transformation qui doit être interrogée afin de réduire l'impact environnemental de la construction bois.

By using a resource that is both renewable and recyclable, timber construction has a better energy balance than other materials such as concrete or metal. However, several factors in this calculation call into question the environmental virtues of industrialized timber construction.
The first issue is the geographical origin of the primary resource used to supply the construction industry. Beyond the site from which the tree is harvested, it's the entire processing chain that is called into question in order to reduce the environmental impact of timber construction. In fact, each transformation involves moving and, more often than not, adding other materials whose carbon footprint is more questionable, such as the glues and solvents used in the manufacture of glulam or the external treatment of wood.
The second issue is the yield. The more the finished product requires a particular part of the tree, the higher the proportion of non-valued wood. In Switzerland today, most of this wood is used in the energy sector, but has yet to find a place in the construction industry. In addition, the industrial sector imposes very specific morphological criteria, thus denying a large part of the forest population whose geometries do not fit into machining standards.

Acting on these different factors requires us to question the geographical origin of the resource, the quality of forestry operations and the character of the tree itself as an entity. Continuing the research carried out by the laboratory, Studio Weinand is offering a series of workshops on the theme of wood as a resource, making the link between territory and material, through the exploration of architecture in raw wood.
Using a material in its original state calls into question the entire design process. With the logic of the standard undermined, design can no longer take center stage, acting alone on the realization in a linear fashion. The entire production and processing chain must be questioned in order to reduce the environmental impact of timber construction.