L'expansion urbaine contemporaine est caractérisée par un étalement à la trame simultanément lâche et introvertie. Les unités d'habitation, de travail, de production agricole et de loisir se succèdent souvent sans s'articuler, créant à leur limite des zones interstitielles et peu qualitatives rendant difficile la lecture du territoire. Ces conglomérats forment des entités insulaires mettant à mal la dichotomie entre ville et campagne.

 

En ceci, le projet de paysage a la capacité de tisser des liens au sein de ces espaces cloisonnés. Dans le cadre de ce semestre nous nous intéresserons à la métaphore de la ramification, qui décrit la capacité d'un objet de se prolonger en plusieurs éléments secondaires. La ramification se manifeste à différentes occasions dans notre environnement : à l'échelle du végétal et de ses fonctions aériennes (structuration d'un arbre en tronc, branches et rameaux) ou souterraines (développement racinaire), mais aussi à celle du grand paysage dans le cadre d'un delta, ou encore de la décharge électrique de la foudre lors d'un orage. Appliquée aux espaces publics et paysagers, la notion de ramification permet de pénétrer le territoire de part un réseau linéaire et hiérarchisé afin de créer des liens qu'ils soient physiques, visuels, sociaux ou écologiques.

 

La première étape de la démarche de ce projet de paysage s'effectuera par une lecture du site attentive, supportée par l'analyse de l'ensemble des strates qui le compose : histoire, hydrologie, géologie, pédologie, limites administratives, données statistiques, infrastructure, tissu urbain, structures végétales et biotopes entre autres. Une restitution cartographique de ces données sera complétée par une analyse sensible. Une activité d'herborisation sera également proposée afin de comprendre les structures végétales de ce territoire.

 

Le travail de composition et d'articulation du projet de paysage s'effectuera tout d'abord à grande échelle : une stratégie d'ensemble sur le site étudié nous permettra de poser les jalons du projet territorial. Une production cartographique accompagnée de la réalisation de coupes et de la fabrication de maquettes seront au service de cette démarche, employés comme outils itératifs de conception et de représentation.

 

Nous étudierons différentes typologies d'espaces arborés nous permettant d'établir un vocabulaire commun : avenues, boulevards, promenades plantées, mails, rues, ruelles et passages, allées régulières et irrégulières, tapis vert, quai et berges, place, placette, parc, square et jardin.

 

Un approfondissement sur un espace significatif du site permettra ensuite de développer un projet à plus petite échelle, qui sera alors traité avec les instruments fondamentaux du paysagiste : topographie, nivellement, matériaux de sols, gestion de l'eau et plantations. Ce projet sera exprimé en plan, coupe, visualisations et maquettes. Un plan de plantation devra être élaboré.